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Les résultats des AA sont prouvés

L’organisation Cochrane a publié en 2020 la plus importante Revue systématique – Méta-analyse jamais réalisée à ce jour concernant l’intervention thérapeutique identifiée sous le titre:

Cette méta-analyse a été réalisée par les chercheurs de renommée internationale John F. Kelly de l’Université Harvard, Keith Humphreys de l’Université Stanford et Marica Ferri de l’Observatoire européen des drogues et toxicomanies.

Les principaux éléments de cette méta-analyse et les principales conclusions de ses auteurs sont résumés dans la vidéo qui suit:

Résumé scientifique officiel de la méta-analyse
(
Les surlignages sont un ajout d’Alco-Rétab)

Contexte

Les troubles liés à la consommation d’alcool (AUD, de l’anglais alcohol use disorder) entraînent une charge considérable de maladies, d’incapacités, de mortalité prématurée et de coûts économiques élevés en raison de la perte de productivité, des accidents, de la violence, de l’incarcération et de l’utilisation accrue des soins de santé. Depuis plus de 80 ans, les Alcooliques Anonymes (AA) constituent une organisation très répandue de rétablissement de l’AUD, avec des millions de membres et un accès gratuit, mais ce n’est que récemment que des recherches rigoureuses sur son efficacité ont été menées.

Objectifs

Il s’agit d’évaluer si les AA dirigés par des mentors et les traitements dispensés par des professionnels qui facilitent l’implication des AA (interventions de facilitation en douze étapes (FDE)) permettent d’obtenir des résultats importants, en particulier: l’abstinence, la réduction de l’intensité de la consommation d’alcool, la réduction des conséquences liées à l’alcool, la gravité de la dépendance à l’alcool et la compensation des coûts des soins de santé.

Stratégie de recherche documentaire

Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du Groupe Cochrane sur les drogues et l’alcool, le Registre central Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), PubMed, Embase, CINAHL et PsycINFO depuis leur création jusqu’au 2 août 2019. Nous avons recherché des études en cours et non publiées via ClinicalTrials.gov et le Système d’enregistrement international des essais cliniques (ICTRP) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 15 novembre 2018. Toutes les recherches ont inclus des documents non rédigés en anglais. Nous avons effectué des recherches manuelles dans les références bibliographiques de revues systématiques liées au sujet et des études incluses.

Critères de sélection

Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés (ECR), des quasi‐ECR et des études non randomisées qui comparaient l’AA ou la FDE (AA/FDE) avec d’autres interventions, telles que la thérapie d’amélioration de la motivation (MET, motivational enhancement therapy) ou la thérapie cognitivo‐comportementale (TCC), des variantes de traitement de la FDE ou l’absence de traitement. Nous avons également inclus des études sur la compensation des coûts des soins de santé. Les participants étaient des adultes non contraints, atteints d’un AUD.

Recueil et analyse des données

Nous avons catégorisé les études selon: la conception de l’étude (ECR/quasi‐ECR ; non randomisée ; économique) ; le degré de standardisation (toutes les interventions standardisées par rapport à certaines/aucune) ; et le type d’intervention de comparaison (c’est‐à‐dire si l’AA/FDE a été comparé à une intervention avec une orientation théorique différente ou à une intervention AA/FDE qui variait en style ou en intensité). Pour les analyses, nous avons suivi la méthodologie Cochrane en calculant la différence moyenne standard (DMS) pour les variables continues (par exemple le pourcentage de jours d’abstinence (PDA)) ou le risque relatif (ratios de risque [RR]) pour les variables dichotomiques. Nous avons effectué des méta‐analyses d’effets aléatoires pour regrouper les effets chaque fois que cela était possible.

Résultats principaux

Nous avons inclus 27 études contenant 10 565 participants (21 ECR/quasi‐ECR, 5 études non randomisées et 1 étude purement économique). L’âge moyen des participants aux études varie de 34,2 à 51 ans. Les AA/FDE ont été comparés à des interventions cliniques psychologiques, telles que la MET et la TCC, et à d’autres variantes de programmes en 12 étapes.

Nous avons évalué le biais de sélection comme étant à haut risque dans 11 des 27 études incluses, peu clair dans trois, et à faible risque dans 13. Nous avons évalué le risque de biais d’attrition comme un risque élevé dans neuf études, peu clair dans 14, et faible dans quatre, en raison de taux d’attrition modérés (> 20%) dans l’ensemble de l’étude (8 études), ou dans le groupe de traitement de l’étude (1 étude). Le risque de biais dû à l’aveuglement inadéquat des chercheurs était élevé dans une étude, peu clair dans 22 et faible dans quatre. Les risques de partialité découlant des autres domaines étaient principalement faibles ou peu clairs.

AA/FDE (standardisés) par rapport aux traitements ayant une orientation théorique différente (par exemple, la TCC) (données probantes randomisées/quasi‐randomisées)

Des ECR comparant les AA/FDE standardisés à d’autres interventions cliniques (par exemple, la TCC) ont montré que les AA/FDE améliorent les taux d’abstinence continue à 12 mois (rapport de risque (RR) 1,21, intervalle de confiance (IC) de 95 % 1,03 à 1,42 ; 2 études, 1936 participants ; données probantes de haute certitude). Cet effet est resté constant à la fois à 24 et 36 mois.

En ce qui concerne le pourcentage de jours d’abstinence (PDA), les AA/FDE semblent fonctionner aussi bien que d’autres interventions cliniques à 12 mois (différence moyenne (DM) 3,03, IC 95% ‐4,36 à 10,43 ; 4 études, participants de 1999 ; données probantes de très faible certitude), et mieux à 24 mois (DM 12.91, IC 95% 7,55 à 18,29 ; 2 études, 302 participants ; données probantes de très faible certitude) et à 36 mois (DM 6,64, IC 95% 1,54 à 11,75 ; 1 étude, 806 participants ; données probantes de très faible certitude).

Pour la période d’abstinence la plus longue, l’AA/TSF peut effectuer des interventions de comparaison à six mois (DM 0,60, IC 95 % ‐0,30 à 1,50 ; 2 études, 136 participants ; données probantes de faible certitude).

En ce qui concerne l’intensité de consommation d’alcool, les AA/FDE peuvent être utilisés, ainsi que d’autres interventions cliniques, à 12 mois, comme mesuré par le nombre de verres par jour de consommation (DM ‐0,17, 95% IC ‐1,11 à 0,77 ; 1 étude, 1516 participants ; données probantes de certitude modérée) et le pourcentage de jours de consommation excessive (PDHD) (DM ‐5,51, 95% IC ‐14,15 à 3,13 ; 1 étude, 91 participants ; données probantes de certitude faible).

Pour les conséquences liées à l’alcool, les AA/FDE fonctionnent probablement aussi bien que d’autres interventions cliniques à 12 mois (DM ‐2,88, 95 % IC ‐6,81 à 1,04 ; 3 études, 1762 participants ; données probantes de certitude modérée).

En ce qui concerne la gravité de la dépendance à l’alcool, une étude a trouvé des données probantes indiquant une différence en faveur des AA/FDE à 12 mois (P < 0,05 ; données probantes de faible certitude).

AA/FDE (non‐standardisés) par rapport aux traitements ayant une orientation théorique différente (par exemple, la TCC) (données probantes randomisées/quasi‐randomisées)

Pour la proportion de participants complètement abstinents, les AA/FDE non standardisés peuvent être effectués ainsi que d’autres interventions cliniques au cours du suivi de trois à neuf mois (RR 1,71, IC 95% 0,70 à 4,18 ; 1 étude, 93 participants ; données probantes de faible certitude).

Les AA/FDE non standardisés peuvent également être légèrement plus performants que d’autres interventions cliniques pour le PDA (DM 3,00, IC 95 % 0,31 à 5,69 ; 1 étude, 93 participants ; données probantes de faible certitude).

En ce qui concerne l’intensité de la consommation d’alcool, les AA/FDE peuvent être utilisés ainsi que d’autres interventions cliniques à neuf mois, comme mesuré par le nombre de verres par jour de consommation (DM ‐1,76, IC 95% ‐2,23 à ‐1,29 ; 1 étude, 93 participants ; données probantes de très faible certitude) et le PDHD (DM 2,09, IC 95% ‐1,24 à 5,42 ; 1 étude, 286 participants ; données probantes de faible certitude).

Aucun des ECR comparant les AA/FDE non standardisés à d’autres interventions cliniques n’a évalué la LPA, les conséquences liées à l’alcool ou la gravité de la dépendance à l’alcool.

Études de rentabilité

Dans trois études, les AA/FDE ont permis de réaliser des économies de coûts de santé plus importantes que le traitement ambulatoire, la TCC et l’absence de traitement AA/FDE. La quatrième étude a révélé que le coût total des soins médicaux diminuait pour les participants qui suivaient un traitement TCC, MET et AA/FDE, mais que parmi les participants dont les caractéristiques de pronostic étaient moins bonnes, les AA/FDE présentaient un potentiel d’économie plus élevé que la MET (données probantes de certitude modérée).

Conclusions des auteurs

Il existe des données probantes de haute qualité indiquant que les interventions standardisées des AA/FDE sont plus efficaces que d’autres traitements établis, tels que la TCC, pour augmenter l’abstinence. Les AA/FDE non standardisés peuvent fonctionner aussi bien que ces autres traitements établis. Les interventions AA/FDE, qu’elles soient standardisées ou non, peuvent être au moins aussi efficaces que d’autres traitements pour d’autres résultats liés à l’alcool. Les AA/FDE permettent probablement de réaliser des économies substantielles sur les coûts de santé des personnes souffrant de troubles liés à la consommation d’alcool.

Références de Cochrane:

Couverture médiatique de la Revue (à compléter):

Autres médias:


Vivre AA comme dans les débuts du mouvement

(En mars 2020, nous préparions ce texte pour le publier ultérieurement mais du fait des fermetures temporaires de nombreuses réunions AA, en lien avec la pandémie du coronavirus Covid-19, nous avons décidé de devancer sa publication.)

Pourquoi publier ce texte? À ce moment-ci, nous croyons que l’isolement que les nouveaux membres AA risquent de vivre au cours des prochaines semaines, sinon des prochains mois, risque fort de ressembler à l’isolement que les alcooliques vivaient avant que les AA naissent et ne deviennent populaires et présents partout sur la planète.

À ceux qui désirent arrêter de consommer ou qui ont arrêté récemment et qui demeurent fragiles dans leur abstinence, nous allons donc vous faire une suggestion qui vous paraîtra peut-être un peu bizarre à prime abord mais qui a néanmoins fait ses preuves dans le passé pour des gens aussi isolés que vous l’êtes possiblement à l’heure actuelle. Nous allons vous suggérer d’essayer de faire ce que les alcooliques désireux d’arrêter de boire faisaient entre 1940 et 1950 alors qu’ils n’avaient pas encore rencontré d’autres membres des Alcooliques anonymes avec qui cheminer et qu’il n’y avait pas encore de réunions à proximité de leurs résidences.

Remettons-nous d’abord dans le contexte de l’époque. En décembre 1934, Bill W. devient abstinent grâce aux informations et idées reçues d’un ami d’enfance et du Dr Silkworth. En mai 1935, il rencontre le Dr Bob, qui consommera une dernière fois en juin 1935. En 1939, après 4 ans d’existence et alors qu’ils sont un maximum de 100 membres, ils publient le livre Alcooliques anonymes, mieux connu sous le nom du Gros livre.

À partir de la publication du Gros livre, celui-ci deviendra l’élément central de la progression des AA. À l’époque, les gens entendaient d’abord parler des AA dans des articles de revues puis un peu aussi à la radio et par certains médecins. Lors des reportages des médias, les alcooliques intéressés étaient invités à écrire au bureau AA de New York pour commander le nouveau livre « Alcoholics Anonymous » (en anglais uniquement à l’époque), vendu au prix de 3,50 $US (soit l’équivalent de 65.13 $US en 2020). Ils recevaient ensuite par la poste leur exemplaire du fameux livre contenant le récit de l’expérience des premiers membres et la méthode des AA pour se rétablir avec les 12 étapes.

Si la personne habitait dans une petite ville ou un petit village, ce qui était le cas de la majorité, les AA n’étaient pas encore présents. Cette personne devait donc d’abord lire le Gros livre puis suivre le programme en 12 étapes qui y était expliqué de façon détaillée afin de devenir abstinente. Toute seule, sans personne pour l’aider, sans réunion… finalement, un peu comme toi aujourd’hui avec la pandémie du coronavirus Covid-19.

Par la suite, une fois que cette personne était abstinente, elle partait à la recherche d’une autre personne alcoolique afin de lui transmettre le message des AA, tel que cela est expliqué dans le livre, au chapitre portant sur la 12e étape. Quand ils étaient finalement 3, 4 ou 5 personnes dans un même secteur géographique à être devenues abstinentes, elles ouvraient un nouveau groupe, généralement dans l’appartement de l’un ou l’autre de ces nouveaux membres. Ce n’est que plus tard, lorsqu’ils étaient trop nombreux pour se réunir dans une résidence privée que les groupes louaient finalement des salles dans différents endroits, comme cela est encore le cas de nos jours.

Il va sans dire que cette partie du programme AA sera plus difficile à appliquer pour le moment puisque de nombreuses réunions sont présentement annulées pour une période qui demeurera incertaine pour un moment encore. Par contre, comme il y a passablement de lecture à faire avec le Gros livre et d’actions à mettre en branle en lien avec ces lectures, pourquoi ne pas en profiter? Si tu le veux, toi qui débute avec les AA ou dont l’abstinence est encore fragile, tu pourrais commencer à lire le Gros livre, comme si tu arrivais aux AA de ces années des débuts du mouvement.

Très important… il est suggéré de lire le livre dès le tout début, sans sauter par-dessus une seule page. Les co-fondateurs et les pionniers des AA trouvaient d’ailleurs ce point tellement important, qu’ils ont pris la peine de l’écrire en majuscule dans la 1ère Édition du Gros livre.

« Le but principal de ce livre est de montrer à d’autres alcooliques,
COMMENT, EXACTEMENT, NOUS NOUS SOMMES RÉTABLIS. »

Les premiers chapitres, qui sont souvent laissés de côté pour aller directement à celui portant sur la Méthode des AA, sont en effet très importants car ils nous en apprennent beaucoup sur l’alcoolisme, sur les comportements alcooliques et sur les pièges dont il faut se méfier, les limites que nous avons comme humain, etc. Le chapitre sur les Agnostiques est aussi d’un grand intérêt pour celui ou celle qui, comme l’auteur du présent texte l’a vécu à son arrivée, a de sérieuses réserves face à la question spirituelle. Et les autres chapitres sont aussi des mines profondes et riches d’informations pertinentes pour la personne qui désire se rétablir.

Une fois que tu commences ta lecture, si tu as des questions, nous te suggérons de les prendre en note et de continuer à lire encore un peu. Le Gros livre, if faut se donner du temps pour en intégrer le contenu. Ce n’est pas un roman, il y a beaucoup de contenu dans chaque paragraphe, dans chaque page, dans chaque chapitre.

Par la suite, nous te suggérons de revoir tes notes avec ton parrain ou ta marraine afin de t’assurer la meilleure compréhension possible, question d’avoir les meilleures chances de succès par la suite. Avantage indéniable sur les nouveaux membres de l’époque des débuts des AA, nous avons quand même la chance de ne pas avoir perdu ni le téléphone ni l’Internet, du moins jusqu’ici, alors pourquoi ne pas en profiter?

Autre avantage, si tu n’as pas encore eu l’occasion de t’acheter un exemplaire du Gros livre, le livre est accessible gratuitement sur le web et tu peux même en télécharger les différents chapitres au lien suivant : https://www.aa.org/pages/fr_FR/alcoholics-anonymous

Par la suite, autre cadeau de la modernité, tu peux aussi aller sur certains groupes Facebook réunissant des membres (groupes non publics, avec adhésion sur demande) où tu peux partager tes difficultés, poser tes questions ou simplement lire ce que les autres membres AA partagent et commentent. Tu pourrais être très surpris du résultat. Après tout, il y a aujourd’hui plus de 125 000 groupes AA à travers le monde et ceux-ci regroupent plus de 2 150 000 membres.

Pourquoi ne serais-tu pas le prochain à le devenir ou à le rester ?

Quelques références:


Le Syndrome de l’ivresse mentale

Ce texte n’a pas été écrit par Alco-Rétab. Il s’agit plutôt de la traduction d’un texte intitulé « Dry Drunk Syndrome » qui a été écrit vers 1970 par l’auteur R. J. Solberg.  La notion de « Dry Drunk » origine toutefois des premières années du mouvement des Alcooliques Anonymes.

Dans les années 1990-2000, ce texte était abondamment transmis entre membres des AA. Publié à partir de 1983 par Hazelden Publishing, sa traduction a été autorisée et elle a été réalisée par G. Faniel et publiée par les Editions Alko de Sherbrooke. Le texte de cette traduction est reproduit ici tel quel.

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Le terme « Ivresse mentale » désigne l’état d’esprit d’un(e) alcoolique qui ne se sent pas bien dans sa peau quand il (elle) n’a pas un verre à la main. Le « syndrome de l’ivresse mentale », c’est l’ensemble des symptômes (anormalités) qui se manifestent régulièrement chez l’individu affecté.

Puisqu’on reconnait toujours, chez l’alcoolique actif, cet état « anormal », la persistance de ces traits de caractère après qu’il (elle) a cessé de boire semble également « anormal ». Dans le terme “Ivresse mentale”, on fait allusion à l’absence des changements favorables dans les attitudes et le comportement de l’alcoolique qui a cessé de boire. Donc, cette absence (totale ou partielle) de changements, Indique clairement que cet individu (homme ou femme) abstinent est miné par quelque chose.

Le syndrome (ensemble des symptômes caractéristiques d’une maladie) de l’ivresse mentale peut se produire chez n’importe quel alcoolique et il y a très peu de doute, quant à la cause de ce malaise.

Pour l’alcoolique, l’expression « Ivresse mentale » comporte deux (2) mots-clés. D’abord, l’ivresse qui est une condition pathologique résultant ordinairement de l’abus d’alcool. Cependant, dans le cas d’un alcoolique abstinent, l’ivresse n’étant pas reliée à la consommation de boisson, on doit chercher ailleurs l’origine de cette attitude « anormale » qui empêche l’individu de se sentir « bien dans sa peau.

TRAITS ÉVIDENTS

La grandiosité qui est la surestimation du MOI se rencontre très fréquemment dans « l’ivresse mentale » et elle est souvent accompagnée de la folie des grandeurs.

L’individu qui souffre d’ivresse mentale exagère souvent sa propre importance aux dépens des autres. Soit qu’il (elle) exagère son habileté personnelle, son intelligence et son bon jugement ou qu’il (elle) vive au-delà de ses moyens. Dans tous les cas, sa conduite est remarquablement IRRÉELLE et, suivant les circonstances, elle varie du « ridicule » à la « cruauté ». En référant tout ce qui l’entoure à son MOI, l’alcoolique semble ignorant des besoins et des sentiments des autres. Son jugement sévère va de pair avec son comportement grandiose. Il a la manie de juger les autres en termes de BONTÉ et de MÉCHANCETÉ, et son évaluation est remarquablement inadéquate.

Parce qu’il se juge lui-même très sévèrement, il est assez facile de détecter chez lui un profond sentiment de culpabilité. Mais, il peut « déguiser superficiellement ce sentiment, en soumettant sa famille, sa parenté, ses amis, ses compagnons et son patron AU MÊME SYSTÈME RIGIDE D’ÉVALUATION qu’il s’applique à lui-même! Ceux-ci ont bien raison de penser qu’il n’est pas qualifié pour les juger. Ce fait par lui-même confirme qu’à la base, son ATTITUDE est faussée, même si ses jugements reflètent un certain degré de vérité.

Il réagit avec une impatience nerveuse, tendue envers les autres ou envers la vie elle-même. Cette RÉACTION FAUSSE provient de son DÉSIR de la satisfaction immédiate de ses exigences. Typiquement, l’alcoolique recherche la récompense IMMÉDIATE de ses efforts aussi bien que la soulagement IMMÉDIAT de sa tension ou de sa fatigue. Quand la satisfaction recherchée ne se produit pas assez vite, il réagit en devenant « indigné » ou déprimé.

Des ATTITUDES D’IMMATURITÉ et un comportement D’ENFANT font aussi parti du comportement de l’alcoolique grandiose, impatient, et, critique des autres. C’est un ENFANT à plusieurs points de vue. Il est facilement ennuyé, distrait ou désorganisé. Il compromet constamment ses chances futures de succès » par ses changements de sentiment d’un instant à l’autre. À n’importe quel moment, il peut ramasser « ses bébelles » et aller jouer ailleurs (FUIR). Souvent il est incapable d’apprécier les aspects de la vie dont les « gens matures », jouissent, tels que la lecture, la conversation ou le cinéma. Son enthousiasme, souvent juvénile, est de courte durée. Il semble constamment INSATISFAIT de sa vie.

Un comportement « irréel » n’est pas le sort UNIQUEMENT de l’alcoolique. Un homme d’affaires, pris dans un embouteillage, appuie rageusement sur son klaxon dans une crise d’irritation. Ou encore, une ménagère qui a été malheureuse, tous les lundis, depuis 30 ans, parce qu’elle doit faire la lessive familiale, blâme les membres de sa famille de salir leurs vêtements: elle semble MAL AJUSTÉE à son rôle domestique.

Ces deux (2) exemples, vous font voir une conduite qui n’est ni réaliste, ni appropriée à la situation. Les attitudes et la conduite AUTO-DESTRUCTIVES de l’alcoolique en état d’ivresse mentale, sont différentes dans leur intensité mais, PAS DANS LEUR NATURE. Durant ses années d’alcoolisme actif, l’alcoolique a appris à dépendre d’une approche RADICALEMENT IMMATURE et PROFONDÉMENT INADÉQUATE pour résoudre les problèmes de la vie.

L’ANALYSE DU COMPORTEMENT D’UN AA EN ÉTAT D’IVRESSE MENTALE

L’alcoolique est MANIFESTEMENT MAL dans sa peau, mais il ne le sait pas. Il manque distinctement d’intériorité. Souvent les malaises de sa vie passée tournoient dans son esprit et le bouleversent profondément. Il n’approuve pas ce que la Société qualifie de « bassesses, de manque de contrôle », « d’égoïsme et de « dégueulasse ». Mais, il ne peut pas ou ne veut pas reconnaître les impulsions qui commandent chez-lui une telle conduite. Il lui faut conserver son amour-propre plutôt que d’accepter la RÉALITÉ. Il doit se répéter constamment: « Ça n’était pas mon cas » ou « Ceci ne s’applique pas à moi ». Mais il ne parvient pas à s’AUTO-DÉCEVOIR parce qu’il reconnaît chez-lui des sentiments, des impulsions, des désirs et des souvenirs qui sont « inacceptables ». Il est donc en conflit perpétuel entre ce qu’il perçoit vaguement être « la vérité » au sujet de ses sentiments, ses impulsions, ses désirs, et, ce que son « amour-propre » lui permet d’ACCEPTER comme LA VÉRITÉ.

Cette contradiction est insupportable dans son esprit conscient, il l’élimine donc de son CONSCIENT et recourt à différentes manœuvres pour l’empêcher de revenir à la lumière de sa lucidité. Quand « ses manœuvres » parviennent à lui cacher ce qui est inacceptable à son amour-propre, il devient inconscient qu’il a eu recours à de tels stratagèmes.

Il peut nier « ouvertement » les vérités qui se rapportent à lui-même s’il possède tous les faits, il parvient à ÉVITER l’estimation exacte de leur signification réelle. Il ignore les sombres implications d’une déclaration comme: « Oui, je fais du AA depuis maintenant trois ans, et j’en ai retiré un grand bien », même s’il a fait plusieurs rechutes.

Il est souvent coupable de rationalisation. En dissipant les critiques des autres par des explications farfelues, il essaie de renforcer son amour propre. Il doit se justifier lui-même à chaque détour; malgré les caprices rebelles de son attitude et de sa conduite. Ainsi, il trouve mille et une raisons de négliger son AA, de s’en éloigner, et chacune de ses raisons est plausible, mais tous ses arguments tentent d’ignorer la « vérité fondamentale » qu’il a grand besoin d’un AA ou d’aide d’autre source.

L’alcoolique qui RATIONALISE au sujet de sa conduite « irresponsable » est aussi enclin à trouver des failles dans les attitudes et la conduite des autres. Sans nier ses propres défaillances, il s’efforce de les minimiser en CATALOGUANT avec force et détails les transgressions de sa famille, de ses amis, de son employeur et de tous ceux qui représentent L’AUTORITÉ. Il essaie de se « déculpabiliser » en abaissant les autres à son propre niveau, mais sa MANŒUVRE est très transparente. Il n’est pas réellement aussi intéressé à la « réforme qu’au fait de pouvoir proclamer avec un peu de vérité: « Regardez, je ne suis pas si différent des autres ».

La « manœuvre de projection » ressemble à la rationalisation en surface, Par la PROJECTION, l’alcoolique « détecte » chez les autres ce qui n’est pas « acceptable » chez-lui. Ceci comporte un grand manque d’intériorité du fait qu’il cherche la libération de ses INTOLÉRABLES sentiments et motifs, en les reconnaissant chez les autres. Il peut même interpréter « que leur conduite est motivée par des sentiments qu’il reconnaît comme indigne de lui ». Il peut accuser d’autres personnes « d’être fortement critiqueux », quoique ce soit sa propre attitude vis-à-vis lui-même.

Cette MANŒUVRE DE PROJECTION peut même le porter à accuser les autres de désirer « qu’il retourne à la bouteille » ou encore il peut accuser ses amis AA « de boire en cachette ». Il peut aussi en accuser d’autres de mettre son « abstinence », en doute.

La « manœuvre » classique de l’ivresse mentale c’est la SUR-RÉACTION. L’alcoolique affiche des sentiments d’une intensité disproportionnée à des maladresses insignifiantes ou à des événements bien ordinaires. Souvent, il arbore un RESSENTIMENT DE HAINE à l’égard d’un Supérieur pour des banalités ou même parfois, sans aucune raison apparente. Il lui arrive de RÉAGIR avec une violence extraordinaire, pour avoir perdu une levée dans une partie de bridge, ou pour avoir manqué un appel téléphonique. En agissant de la sorte, selon toute évidence, il se défoule des frustrations, des colères, et des ressentiments « accumulés », par cette CRISE sur des choses extérieures a lui (objets ou événements). Ceci peut se produire souvent dans une situation qui ressemble à une « autre frustration » qu’il a déjà éprouvée dans sa vie. Il n’y a pas de doute quant au DANGER que représente la « frustration dominante » de l’alcoolique.

Certains alcooliques, en état d’ivresse mentale semblent connaître toutes les réponses. Ils sont rarement dépourvus des mots appropriés quand il s’agit de s’auto-diagnostiquer.

Leur « GRAND SAVOIR » est impressionnant et leur apparente intériorité (conscience de soi-même) par contraste avec « l’intériorité authentique » est très convaincante. Ils sont des CONFORMISTES.

Le premier phénomène de conformisme comporte une contradiction entre les PAROLES et les ACTIONS. L’alcoolique semble accepter la critique et parle longuement de ses défauts personnels, mais il est effectivement INCAPABLE de poser les actes qu’il reconnait comme nécessaires. Son conformisme crée chez les autres L’ANTICIPATION de bonnes choses à venir. Ayant articulé ses problèmes et donné l’évidence qu’il sait comment les éliminer, l’alcoolique semble en position d’agir efficacement sur lui-même. Mais ses accomplissements NE SONT PAS DE LA TAILLE de ses promesses.

Le conformisme provient de la tendance négative qu’a l’alcoolique d’éviter l’inconfort. Il aime cesser de résister et se laisser glisser dans les pentes de moindres efforts aussi bien que dans ses relations personnelles que dans les amitiés de son travail, quand il est OBLIGÉ de prendre des décisions. C’est UN ÉVITEUR EXPÉRIMENTÉ dans l’art de choisir réflectivement les alternatives les moins inconfortables. Il sait, comme les autres le savent, quelle est la ligne de conduite à suivre, mais son comportement est prévisible et il gagne toutes les rondes dans le jeu de l’ÉVITEMENT. Sa participation au sein du Mouvement n’est qu’une forme de « conformisme » pour diminuer son INCONFORT.

Utilisant le vocabulaire particulier des AA il peut élaborer avec aise sur ses « DÉFAUTS DE CARACTÈRES » ou la « PERTE DE LA MAÎTRISE DE SA VIE », parce qu’il sait très bien que dire le contraire provoquerait le désaccord de ses frères et sœurs AA, et que ceci serait une autre SOURCE D’INCONFORT pour lui. Son « conformisme » se manifeste dans les MOTS qui décrivent la ligne de conduite qu’il devrait suivre pour obtenir le « confort » qui lui manque. Le fait de parler de ses défauts semble écarter, pour le moment, le BESOIN D’AGIR pour les corriger. Il est vaguement CONSCIENT de « ce besoin d’agir » pour changer son attitude, qu’il sait vaguement être fausse. Mais sa stratégie de défense, et surtout son conformisme est justement l’instrument tout désigné pour l’empêcher de reconnaître sa situation INACCEPTABLE.

RÉACTION FAMILIALE ET BESOIN D’AIDE DE L’EXTÉRIEUR

L’alcoolique en état « d’ivresse mentale », est INCAPABLE de faire face honnêtement à ses réalités. En d’autres mots, il lui est impossible de se voir lui-même tel que les autres le voient. Même quand sa vie est devenue fort désagréable, il persiste à se considérer bien candidement comme la « victime innocente » de circonstances injustes, hors de sa portée. Plus il est convaincu d’être irréprochable, plus il est entêté et résistant à toute tentative d’aide, parce que le premier pas à faire pour réparer sa « mauvaise situation » est d’en admettre SA PROPRE RESPONSABILITÉ. Pour ceux qui désirent sincèrement lui venir en aide, le problème primordial est de le placer dans des circonstances où il pourra commencer HONNÊTEMENT à se voir tel qu’il est. Il est pratiquement impossible pour la famille de l’alcoolique de lui procurer ces circonstances, parce qu’il est « la vedette » dans plusieurs conflits familiaux. Les réactions de sa famille, quant à son comportement, s’étendent de la confusion au ressentiment, du découragement à l’amertume, voire même à la dépression.

Quoique possible, il est très difficile pour les membres de sa famille, de demeurer bien objectifs dans leurs relations avec l’alcoolique. Et, c’est précisément de cette objectivité-là, qu’il a le plus DÉSESPÉRÉMENT BESOIN. Dans certains cas, il devient nécessaire de « contraindre » l’alcoolique à demander de l’aide. La famille de l’alcoolique, qui s’entête à l’aider par ses propres ressources, est vouée à des conséquences désastreuses; aussi bien pour l’alcoolique que pour les autres membres de cette famille. Ils perdent leur spiritualité et se laissent emporter par la colère.

L’aide de l’extérieur est l’alternative la plus satisfaisante pour tout le monde concerné. Il y a des Centres de références, des Centres de consultation, les Groupes Al-Anon et le « parrain (guide) » ou plutôt le « confident AA » de l’individu. Les Centres de consultation et les Centres de références sont souvent limités aux grandes agglomérations, tandis qu’Al-Anon et AA sont toujours facilement accessibles partout.

La Fraternité des Alcooliques Anonymes est la « première » et la « meilleure » source D’AIDE IMMÉDIATE pour l’alcoolique, tandis que les Centres de références peuvent fournir à la famille, l’information et l’aide nécessaire pour en venir aux DÉCISIONS qui s’imposent.

Quant aux besoins de traitements ou d’acheminement vers les sources de Thérapie appropriées aux cas, ordinairement les Centres consultatifs sont opérés sur une base de clinique externe, qui disposent d’une personne qualifiée, entraînée spécifiquement, dans les problèmes d’alcool. Et, ces Centres sont équipés pour aider l’alcoolique à SURMONTER les difficultés de sa situation particulière.

Les Groupes familiaux Al-Anon fournissent à la famille de l’alcoolique, le SUPPORT nécessaire, pour transiger « effectivement » avec l’alcoolique d’une façon constructive. Ces Groupes s’avèrent UNE VALEUR INESTIMABLE quand l’alcoolique s’obstine à refuser l’aide de l’extérieur. Les membres de ces groupes, souvent très familiers avec le syndrome de « l’ivresse mentale », sont en mesure de fournir à la famille, une foule d’informations pratiques.

Dans certains cas, le parrain ou confident A.A., peut aussi être « une source inestimable » d’aide pour l’alcoolique. Habituellement, il connait les besoins de la famille aussi bien que ceux de l’alcoolique. Il est donc en très bonne position de fournir une assistance soutenue, lorsque des décisions doivent être prises. Quand les circonstances le permettent, il peut LE PLUS EFFICACEMENT persuader l’alcoolique de se donner une chance, en demandant LUI-MÊME, l’aide requise.

MESURES CORRECTIVES

Lorsque l’alcoolique est VICTIME d’ivresse mentale, il mène une vie appauvrie. L’expérience de son passé et la tension du présent, l’empêchent de goûter la plénitude de la vie, que d’autres savourent quotidiennement. Il ressent de sévères limitations, quant à son « habileté » de croître, de mûrir et de bénéficier des possibilités que la vie offre. Quoiqu’il puisse être « impulsif », Il est dépourvu de cette fraîcheur et de cette spontanéité que les alcooliques AUTHENTIQUEMENT sobres manifestent. Sa vie n’est qu’un circuit fermé et ses attitudes « stéréotypées », aussi bien que son comportement répétitif, le rendent nettement prévisibles. De plusieurs alternatives, il lui manque LA CAPACITÉ DE CHOISIR la ligne d’action la meilleure pour lui. Ses options peu nombreuses sont stériles et il ne surprendra jamais personne en se surpassant lui-même.

L’évidence même indique clairement SON GRAND BESOIN d’apprendre ce qu’est L’HUMILITÉ pour pouvoir réaliser qu’il existe réellement une puissance Supérieure à lui-même, avant qu’il puisse Rêver à « l’authentique sobriété ». Une forte dose D’AUTO-DISCIPLINE doit accompagner ce processus de déflation du « MOI ». Au début, « l’auto-discipline » aux niveaux de l’honnêteté, de la patience et de la responsabilité, sera une source de frustration pour la bonne raison qu’il devra lutter pour se conformer à une MÉTHODE DE VIE qu’il juge arbitraire et pénible. Mais, à force « d’efforts soutenus » d’autodiscipline comportant l’acceptation des inconforts de courte durée et même de la douleur, il VAINCRA par le travail à long terme vers son but: « L’AUTHENTIQUE SOBRIÉTÉ HEUREUSE » permanente!

Un fait digne de mention, c’est qu’habituellement l’alcoolique qui a connu le « stress » imposé par l’ivresse mentale, CHERCHE INSTINCTIVEMENT une plus grande participation au Mouvement AA Sa famille ou ses amis peuvent s’opposer à cette idée, affirmant: « qu’il consacre déjà un temps suffisant à A.A… Il faut les prévenir qu’il doit, au meilleur de son habileté, AFFIRMER par sa participation, son association aux A.A. On doit lui conseiller, et il doit être encouragé, de considérer sérieusement et longtemps, si « Les Douze Étapes sont encore valides pour lui.

Il est « souhaitable » qu’il commence à réaliser LA FOLIE IRONIQUE de l’alcoolique qui croit soudainement avoir retrouvé la maîtrise de sa vie, qui est CONVAINCU être sain d’esprit, qui ne voit pas L’UTILITÉ de confier sa vie à une puissance Supérieure à lui-même, qui croit que l’inventaire personnel N’EST PAS nécessaire, puisqu’il est rarement en défaut, et qui ne PERÇOIT PAS le BESOIN EMBARRASSANT de réparer les torts qu’il a faits.

Quand il sera pleinement réveillé à la constatation de cette « ironie » que c’est lui, encore IMPUISSANT, sans LA MAÎTRISE DE SA VIE qui a fait cette remarquable guérison (LA RÉALISATION DE SA FOLIE IRONIQUE), il sera sans doute assez mortifié pour vouloir changer.


Non, la rechute ne fait PAS partie du rétablissement

Ce texte a été traduit et adapté par Alco-Rétab à partir d’un commentaire original de William L. White. Du fait des modifications apportées au commentaire original, les propos tenus dans cette nouvelle version du texte n’engagent aucunement la responsabilité de M. White.

 

Dans le domaine de l’alcoolisme et des dépendances, personne n’a besoin de chercher bien loin pour entendre la fameuse expression : « La rechute fait partie du rétablissement ». L’histoire de cette expression n’est pas clairement établie mais il semble bien qu’elle soit d‘abord apparue dans les conférences et dans les revues spécialisées, vers la fin des années 1970 et dans les années 1980, et qu’elle se soit par la suite naturellement propagée dans les salles de réunion des groupes d’entraide mutuelle (AA, NA, etc.).

L’intention initiale derrière l’utilisation de cette expression n’était certainement pas négative. Ceux qui l’ont utilisée en premier voulaient offrir du réconfort et de l’espoir aux personnes qui revenaient d’une rechute, qui retournaient à nouveau dans un centre de traitement ou qui réintégraient l’une ou l’autre des fraternités anonymes. On peut facilement imaginer comment un conseiller dans un centre de thérapie ou un parrain dans les AA pouvait tenter de donner une tournure positive à la situation en insistant sur les efforts renouvelés de la personne de retour et en soulignant les leçons importantes qui pourraient éventuellement provenir de l’expérience récente de rechute.

Toutefois, ces bonnes intentions cachent quand même les très mauvais côtés qui viennent avec cette expression et l’idée qu’elle contient. Selon nous, le temps est maintenant venu d’abandonner cette idée que la rechute fait partie du rétablissement et, surtout, de cesser d’utiliser cette expression nuisible et contre-productive.

Voici six (6) raisons qui justifient cette proposition de changement dans nos habitudes de langage:

Première raison:

Lorsque nous utilisons l’expression « La rechute fait partie du rétablissement », nous cessons de faire la nécessaire distinction entre la maladie (la pathologie) et le rétablissement (la santé). Si vous y penser bien, nous n’entendons jamais les gens parler d’une récidive du cancer ou d’un nouvel accident vasculaire cérébral comme faisant partie de leur rétablissement face à ces problèmes de santé. Le fait d’associer la rechute au rétablissement donne ainsi une valeur injustifiée à la rechute et à ses conséquences.

Nous devons plutôt demeurer conscients que la rechute fait partie de la maladie. En fait, la continuité de la consommation est l’un des critères déterminants de la dépendance active et elle ne figure pas comme étant un des critères du processus de rétablissement. Les symptômes de maladie et de progrès vers le rétablissement coexistent pour la plupart des maladies et des troubles, en particulier pour les troubles chroniques, mais le fait de positionner les symptômes de maladie dans un cadre de rétablissement affecte négativement le sens même de ce dernier concept. Présenter la rechute comme étant une dimension du rétablissement est en quelque sorte l’équivalent médical de redonner des vertus à la saignée du Moyen-âge utilisée dans le traitement de la pneumonie; fragilisant la personne malade en prétendant que cela fait partie de l’amélioration de sa santé et de son bien-être.

Par définition, la maladie et la santé constituent des états totalement différents. Les idées et les expressions qui brouillent et mélangent cette distinction entre les deux états nuisent au rétablissement en omettant de délimiter clairement le problème de santé duquel on cherche à sortir de l’état de bien-être auquel on aspire. L’expression « La rechute fait partie du rétablissement » n’a donc de sens que lorsque l’on n’a pas encore pleinement expérimenté le rétablissement.

Deuxième raison:

« La rechute fait partie du rétablissement » a aussi pour impact négatif de ne pas reconnaître le potentiel de rétablissement à très long terme sans épisode de rechute de consommation. En tant que tel, cette expression place la barre du rétablissement à un bas niveau, alimentant le pessimisme et dégonflant les attentes pour les personnes qui cherchent à se rétablir ainsi que pour leurs familles, pour leurs employeurs, et pour d’autres personnes ayant une influence significative dans leur vie.

Pourtant, un pourcentage important des personnes qui terminent un traitement et/ou qui se joignent à un groupe d’entraide mutuelle (AA, NA, etc.) ne consommeront plus jamais d’alcool ou d’autres drogues de leur vie. Il est temps que nous reconnaissions et célébrions cette réalisation et ce potentiel pour démontrer aux autres personnes qui cherchent à se rétablir que « ça marche », que « le rétablissement ça fonctionne à long terme ».

Ce n’est pas vrai que le temps d’abstinence n’est pas important dans le rétablissement. Le temps d’abstinence, c’est de l’expérience de vie en rétablissement. C’est l’expérience d’une personne qui fait face à tous les genres de situations que la vie amène et qui nourrit son rétablissement et refuse l’option de la rechute. C’est donc une façon de faire qui se cultive avec le temps et c’est une façon de faire qui augmente la résilience de la personne en rétablissement. Cela mérite certainement d’être valorisé et non pas diminué par certains qui prétendent que le temps d’abstinence n’a pas d’importance.

Troisième raison:

Autre impact malheureux, l’expression « La rechute fait partie du rétablissement » minimise la douleur et les pertes de vie potentielles liées à la rechute. Imaginez les proches d’une personne ayant des antécédents de dépendance qui est décédée dans un épisode de rechute. Ou bien encore, imaginez les proches d’une personne non dépendante, handicapée ou tuée dans un accident résultant de la conduite en état d’ébriété d’une personne en rechute. Qu’est-ce que ces personnes doivent penser et ressentir lorsqu’elles entendent que « la rechute fait partie du rétablissement »?

La rechute dans l’alcool et / ou la drogue peut avoir des conséquences dévastatrices et potentiellement mortelles. La personne pour qui « La rechute fait partie du rétablissement », ou pire, pour qui « La rechute, ce n’est pas grave », est souvent une personne qui n’a jamais perdu de proches, dépendant ou non, suite à la rechute d’une personne auparavant en rétablissement. Pensons-y tous, le fait de masquer cette dure réalité derrière des phrases qui dépeignent la rechute comme une expérience d’apprentissage utile revient à faire preuve d’un manque de considération manifeste pour les autres et à rendre un bien mauvais service à tout le monde.

Quatrième raison:

Autre conséquence de l’expression « La rechute fait partie du rétablissement », celle-ci offre carrément d’avance à la personne qui débute son rétablissement une invitation et / ou une excuse pour renouer avec sa consommation lorsqu’elle qu’elle rencontre des difficultés dans son cheminement. En normalisant les épisodes de rechute et en minimisant les conséquences, l’expression a carrément pour effet de provoquer ou, du moins, de favoriser les rechutes.

Dans les premiers temps du rétablissement, celui-ci est souvent caractérisé par une ambivalence très importante de la personne dépendante face à la consommation et à l’arrêt de celle-ci. Devant une telle ambivalence, la réussite du rétablissement implique la création d’une distance aussi grande que possible entre la personne qui débute son rétablissement et sa substance de choix dont elle est en train de se séparer progressivement. Le fait de laisser planer l’idée que « La rechute fait partie du rétablissement » a plutôt pour effet de raccourcir cette distance en minimisant les conséquences véritables d’une rechute et en présentant cette dernière comme faisant partie du cheminement, ce qui n’est pas le cas.

Plusieurs personnes véhiculent ainsi souvent des pensées et des idées très discutables dans les débuts de la démarche de rétablissement alors que ce qu’il faut surtout durant cette période, ce sont un langage et des idées claires, notamment au sujet de ce qui constitue un progrès vers la santé ou une régression vers la dépendance active et la maladie. L’expression « La rechute fait partie du rétablissement » manque définitivement de cette clarté indispensable.

Cinquième raison:

L’utilisation de l’expression « La rechute fait partie du rétablissement » a aussi pour effet d’alimenter la stigmatisation sociale et économique à laquelle les personnes dépendantes sont encore trop souvent confrontées. En effet, cette expression est littéralement l’équivalent d’une épée de Damoclès que l’on suspend au-dessus de la tête de toutes nos relations (personnelles, amicales, professionnelles, sociales, etc.) en laissant planer l’idée que la rechute fait partie de notre cheminement.

Cela constitue surtout une négation pure et simple de l’histoire de millions de rétablissements depuis la fondation des AA en 1935 parce qu’elle occulte le potentiel et la prévalence des rétablissements à très long terme qui constituent une réalité pour une très grande partie des membres des groupes d’entraide mutuelle (AA, NA, etc.).

Pensez-y, quel message cette expression envoie-t-elle à un(e) conjoint(e) qui décide de rester en relation avec une personne qui débute un rétablissement? À un employeur potentiel? Au propriétaire qui décide de louer ou non un appartement? Au responsable de la protection de l’enfance qui décide de recommander ou non la réunification d’une mère et de ses enfants? Aux assureurs?

Sixième raison:

Enfin, l’expression « La rechute fait partie du rétablissement » offre aussi aux différents fournisseurs de services de traitements une échappatoire facile leur permettant de se déresponsabiliser face aux résultats à venir, en termes de rétablissement, après la prestation de leurs traitements auprès de leurs patients-clients.

Il s’agit ni plus ni moins d’un chèque en blanc émis aux centres de traitement pour qu’ils puissent réadmettre continuellement les patients qui n’ont pas réussi à développer un rétablissement stable, en mettant la responsabilité de la rechute de ces derniers sur la nature du rétablissement et non sur la qualité déficiente de leurs méthodes de traitement. L’expression « La rechute fait partie du rétablissement » a certainement permis à plusieurs acteurs importants de « l’industrie des traitements », dans le privé principalement, de réaliser d’importants gains financiers.

Par contre, elle a surtout contribué à alimenter le pessimisme du public à l’égard du traitement de la dépendance. L’industrie du traitement ne devrait pas être autorisée à se déresponsabiliser ainsi face aux résultats du rétablissement ni à continuer à exploiter financièrement la situation en utilisant à son compte une telle expression. Les processus de dépendance et de rétablissement sont beaucoup trop complexes pour être facilement capturés avec des slogans simplistes comme celui qui dit que « La rechute fait partie du rétablissement ».

Certains spécialistes, comme William L. White, ont d’ailleurs suggéré que cette expression soit rapidement remplacée par des déclarations qui soient plus neutres, plus précises d’un point de vue comportemental, scientifiquement défendables et thérapeutiquement bénéfiques (Voir White – Ali, 2010).

Ces énoncés pourraient comprendre les éléments suivants :

      • Les épisodes de rechute de consommation d’alcool ou de drogues par les personnes dépendantes de ces substances ne sont pas une dimension inévitable du rétablissement à long terme des dépendances;
      • Beaucoup de gens qui s’engagent dans un processus de rétablissement de la dépendance ne reprendront jamais ni alcool ni d’autres drogues dans leur vie à la suite de cet engagement envers eux-mêmes et envers les autres;
      • Plus de la moitié des personnes qui recherchent l’abstinence comme solution à leur problème d’alcool et / ou de drogue, par le biais d’une admission dans un centre de traitement de la dépendance, consommeront de l’alcool ou d’autres drogues au moins une fois après leur décision initiale d’arrêter la consommation et avant d’atteindre un rétablissement stable (durable sur le long terme);
      • Un épisode de rechute après le début du rétablissement ne signifie pas qu’un rétablissement à long terme n’est pas possible dans l’avenir, mais de tels épisodes représentent une partie résiduelle du cycle de dépendance et ne sont pas une composante du processus de rétablissement;
      • Les épisodes de rechute ne font pas partie du rétablissement à long terme, mais l’auto-évaluation et le renouvellement de l’engagement de la personne envers son rétablissement après de tels épisodes peuvent, pour certaines personnes, servir à renforcer la stabilité future de leur rétablissement;
      • Il existe des ressources pour accroître l’engagement face au rétablissement qui n’entraînent pas des risques de préjudices aussi graves que ceux des rechutes, pour soi-même et envers autrui (p. ex., dépendance prolongée, invalidité et décès).
      • La rechute peut avoir des conséquences graves. Une partie des personnes qui font des rechutes après un rétablissement prolongé ne sont plus en mesure par la suite de relancer leur rétablissement. L’adage américain qui dit que « people may have another binge in them but possibly not another recovery » est confirmé régulièrement. Tout apprentissage potentiel tiré d’une rechute est bien plus que neutralisé par les conséquences néfastes qu’une telle consommation pose aux autres et à soi-même. Les épisodes de rechute alimentent la culpabilité et la honte, ils épuisent le capital de rétablissement de la personne en rechute et ils réduisent le pronostic d’un rétablissement à long terme et d’une qualité de vie améliorée.
      • La qualité des traitements des dépendances est mesurée d’une meilleure façon lorsqu’elle est basée sur le rétablissement à long terme, un rétablissement au cours duquel les épisodes de rechute sont éliminés ou réduits en nombre, en durée, en intensité et en conséquences.
      • Les taux de rétablissement post-traitement et les taux de rechute post-traitement varient considérablement d’un programme de traitement à l’autre et d’un conseiller en dépendance à un autre. Les programmes et les conseillers individuels devraient donc être responsabilisés et évalués en tenant compte de ces résultats.

Le concept du rétablissement est de plus en plus en train de devenir un élément structurant du traitement des dépendances et de la résolution plus large des problèmes d’usage de l’alcool et des autres drogues dans nos sociétés. Le fait d’incorporer la rechute dans le concept de rétablissement constitue selon nous un important pas en arrière pour les personnes et les familles touchées, pour les groupes d’entraide mutuelle, pour l’industrie du traitement et pour la société dans son ensemble. Non, la rechute ne fait PAS partie du rétablissement face à l’alcoolisme et aux dépendances.

Références

Pour le texte original du commentaire en anglais :
White, W. (2010). Relapse is NOT part of recovery: A brief commentary.

Autre référence :
White, W. & Ali, S. (2010). Lapse and relapse: Is it time for new language?


La vie en rétablissement au Canada

AA ça marche…

Au Canada, 91,8% des personnes en rétablissement utilisent les groupes d’entraide en 12 étapes (AA, NA, etc.) pour se rétablir et 91,9% considèrent que cela est très important ou important pour leur rétablissement.

C’est la ressource la plus utilisée de l’ensemble des services et programmes d’aide disponibles selon l’étude la plus complète réalisée à ce jour par le Gouvernement canadien à ce sujet.

Pour en connaître davantage sur le sujet, consulter le dossier que nous avons préparé à votre intention. Bon 24 heures à tous. https://alco-retab.net/…/la-vie-en-retablissement-au-canada/


Reconnaissance de la maladie de l’alcoolisme et évolution des définitions

Saviez-vous que… déjà en 1952, l’Organisation Mondiale de la Santé, une composante de l’ONU, a défini l’alcoolisme et a apporté son appui à l’œuvre des Alcooliques Anonymes?

Le 1er février 1952, le Conseil exécutif de l’OMS a adopté le rapport d’Octobre 1951 de son Sous-comité de l’alcoolisme qui contient la première définition officielle de la maladie:

« Les alcooliques sont des buveurs excessifs dont la dépendance à l’égard de l’alcool est telle qu’ils présentent soit un trouble mental décelable, soit des manifestations affectant leur santé physique et mentales, leurs relations avec autrui et leur bon comportement social et économique, soit des prodromes (i.e. symptômes) de troubles de ce genre. Ils doivent donc être soumis à un traitement » (p. 17 du rapport).

Toujours dans ce rapport adopté par le Conseil exécutif de l’OMS, le Sous-comité recommande également une approche de traitement qui comprend différentes mesures ainsi que les dispositions suivantes :

« (…) S’il existe un groupe d’ « Alcoholics Anonymous » dans la collectivité ou dans le voisinage, il y aurait lieu d’adresser le patient à ce groupe (…) » (p. 5 du rapport).

« (…) que les médecins aident à la constitution de groupes d’ « Alcoholics Anonymous » dans leurs collectivités » (p. 8 du rapport).

Pour en savoir plus sur la reconnaissance de l’alcoolisme à titre de maladie et sur l’évolution des définitions de l’alcoolisme et des dépendances depuis ce temps, nous vous invitons à visiter le lien suivant… https://alco-retab.net/reconnaissance-de-la-maladie-de-lalcoolisme-et-evolution-des-definitions/


La Courbe de Jellinek

La Courbe de Jellinek… ou comment savoir où nous en sommes rendus dans notre alcoolisme. Une autre avancée concernant l’alcoolisme attribuable aux membres des Alcooliques Anonymes. Courbe de Jellinek (en français)

Encore aujourd’hui la Courbe de Jellinek est l’élément visuel le plus diffusé à l’échelle mondiale dans le domaine du traitement des dépendances. La principale raison de cette diffusion toujours importante est simple à comprendre : l’alcoolique des années 1940-1950 ressemble beaucoup à l’alcoolique d’aujourd’hui.

Ainsi, les personnes qui ont un « problème d’alcool » et à qui la Courbe de Jellinek est présentée identifient généralement assez rapidement l’étape où elles en sont sur l’échelle de la déchéance alcoolique. Ces personnes deviennent aussi plus ouvertes face au rétablissement lorsqu’elles découvrent la partie de la Courbe qui décrit les étapes encore plus difficiles qui les attendent si elles continuent à consommer.

L’histoire de la Courbe est aussi très intéressante pour les membres AA. En effet, la Courbe trouve son origine entre 1946 et 1951. Avec l’autorisation tacite des fondateurs des AA, le Professeur Jellinek a alors administré un sondage en 111 questions à environ 2 000 membres masculins des Alcooliques Anonymes. Un des buts de ce sondage était d’analyser le parcours de vie de ces alcooliques en rétablissement en identifiant les différentes étapes de leur consommation durant la période où ils étaient encore actifs.

Le résultat de cette analyse a pris la forme d’un texte annexé (Annexe II, p. 28) à l’important rapport de 1952 du Sous-comité sur l’alcoolisme de l’Organisation Mondiale de la Santé qui est aussi l’occasion de l’adoption d’une première définition de l’alcoolisme par l’OMS.

Ce texte identifie un total de 43 étapes-clés possibles dans la progression de la maladie de l’alcoolisme chez celui qui la développe. Il faudra toutefois attendre 1954 et les travaux du Dr Max Glatt, psychiatre considéré comme le fondateur de l’alcoologie en Angleterre, pour que la partie ascendante de la Courbe de Jellinek, celle qui porte sur le rétablissement, soit établie. Cette seconde partie fait la liste des améliorations successives auxquelles le rétablissement donne lieu une fois que l’alcoolique a entrepris de se rétablir.

Lien pour consulter la Petite histoire de la Courbe de Jellinek.


Une puissance supérieure telle que nous la concevons

Dans notre série soulignant les débuts des AA il y a 84 ans, nous aimerions aujourd’hui vous présenter le membre AA qui a probablement eu le plus grand impact à long terme sur la croissance du mouvement, après Bill W et le Dr Bob. C’est un membre très connu aux États-Unis où son rôle important est souligné dans de multiples documents à saveur historique sur les AA.

Il s’agit de James Burwell, souvent nommé Jimmy B ou Jim B. Il a été l’un des premiers membres agnostiques à se rétablir dans le groupe AA de New York fondé par Bill W. Devenu abstinent pour de bon le 15 juin 1938, il l’est resté jusqu’à son décès le 8 septembre 1974.

Son apport dans AA a été et demeure inestimable pour plusieurs raisons dont les deux plus importantes sont les suivantes :

1) C’est lui qui a convaincu Bill d’insérer la formule « Tel que nous le concevions » après les mentions de Dieu qui se trouvent dans les 3e et 11e étapes. Il a été démontré depuis que cette mention a eu un effet déterminant pour un pourcentage très important de nouveaux membres qui, sans cette précision, n’aurait possiblement jamais adhéré aux AA.

2) C’est aussi lui qui s’est fait l’un des plus grands défenseurs de l’adoption de la 3e tradition qui veut que « la seule condition pour être membre des AA est un désir d’arrêter de boire ». Là aussi, son engagement s’est traduit par une plus grande ouverture du mouvement et ce caractère inclusif est encore aujourd’hui considéré comme étant l’un des principes responsables du succès des AA.

Jimmy B a fondé le groupe de Philadelphie et il a par la suite participé à la fondation des groupes de Baltimore puis de San Diego. Il a aussi écrit de nombreux textes et sa correspondance abondante avec Bill a été citée comme étant une source importante d’inspiration pour ce dernier.

Pour les intéressés, l’histoire de Jimmy B se trouve dans le Gros livre à la page 245 de la 4e édition française. Elle est intitulée « Le cercle vicieux ».