1.2 – La boisson alcoolisée

Lorsque nous parlons de boissons alcoolisées, nous parlons généralement des bières, des vins et des alcools forts. Bien entendu, comme nous le verrons plus loin, de nombreux autres types de boissons alcoolisées ont vu le jour au fil du temps.

Quoiqu’il en soit, les boissons alcoolisées vendues actuellement en Amérique du Nord contiennent des niveaux d’alcool variables qui se situent toutefois pratiquement tous entre :En ce qui a trait au format des différentes consommations types qui sont offertes dans les débits de boisson, elles sont généralement ajustées pour correspondre à une unité de base de référence :

Au Québec, l’unité de base de référence se traduit ainsi :

Le degré d’alcool est spécifié en volume. Pour obtenir la véritable quantité d’alcool par rapport à l’ensemble du liquide, il faut toutefois faire un calcul afin de tenir compte de la densité de l’alcool qui correspond seulement à 80% de celle de l’’eau. Ainsi, un litre (1 l.) d’alcool pur pèse 800 grammes alors qu’un litre (1 l.) d’eau pèse 1000 grammes (1 kg).

Donc, en prenant pour exemple les consommations standard au Québec :

Une bière (340 ml) à 5 % contient 17 ml d’alcool soit 13,6 gr. d’alcool pur

Un verre de vin (140 ml) à 12% contient 16,8 ml soit 13,44 gr d’alcool pur

Un « fort » (45 ml) à 40% contient 18 ml soit 14,4 gr. d’alcool pur

Au Québec et au Canada, l’unité de base de référence est donc d’environ 14 grammes d’alcool pur.

En France, cette unité de base de référence est plus petite et représente 10 grammes d’alcool pur.

⇒  Pour les voyageurs en provenance du Québec, il peut être bon de se souvenir que les 3 ou 4 unités de « maximum recommandé » des instances de santé publique françaises correspondent aux 2 ou 3 unités de « maximum recommandé » au Québec.

Dans le domaine de l’alcool comme dans tous les autres domaines d’activité économique, le développement de nouveaux produits et de nouvelles tendances est souvent une question de survie. Dans un effort pour s’assurer la continuité de ses « succès », l’industrie raffine ses pratiques et multiplie les « nouveautés ».

Dans le cas des boissons alcoolisées, cela n’est toutefois pas sans conséquence. À cet égard, nous aimerions porter votre attention vers deux modes qui ne manquent pas d’augmenter les doses d’alcool tout en laissant croire que la consommation demeure la même:

1) Les bières à haut niveau d’alcool: pour les lecteurs du Québec, il est loin le temps de la Brador à 6%. Les bières fortes sont maintenant de 8% à 10% d’alcool par volume;

2) Autre phénomène encore plus problématique, du fait de son attrait pour les jeunes qui en sont souvent à leurs premiers contacts avec l’alcool, celui des boissons sucrées alcoolisées, les alcopops ou les coolers dans le langage de l’industrie. On parle ici par exemple, de vodka ou d’autres boissons fortes, avec un % moindre d’alcool par volume mais en étant mélangée avec d’autres produits, notamment du sucre, qui sont eux-mêmes des substances ayant différents effets excitants.

Pour terminer cette partie sur les boissons alcoolisées, nous nous permettons simplement de citer quelques statistiques à partir de la carte de la consommation mondiale telle que dressée par l’OMS à partir de ses données de 2010 :

Selon ces données de l’OMS, la consommation se situait en 2010 au Canada entre 10 et 12,4 litres d’alcool pur par personne âgée de plus de 15 ans.

Comme une consommation type au Canada est égale à environ 17 ml d’alcool pur, nous pouvons évaluer que 1 litre d’alcool pur représente environ 59 consommations.

Sur la base des quantités déterminées par l’OMS (entre 10 et 12,4 litres)  pour la consommation des Canadiens, nous pouvons ainsi dire que :

Les Canadiens de plus de 15 ans ont consommé en 2010 une moyenne de 588 à 729 consommations types, soit entre

1,6 et 2 consommations par jour.

1^er point important : cette statistique se base sur l’ensemble de toutes les personnes âgées de plus de 15 ans. Si nous considérons qu’un % de ces gens ne boivent pas, cela veut dire que ceux qui boivent « compensent » pour ceux qui ne boivent pas. De plus, d’autres données plus récentes de l’OMS (2016) indiquent que la consommation au Canada a augmentée entre ces deux dates (13,8 litres en 2016) et que 35,5 des Canadiens se sont identifiés comme abstinents durant au moins les 12 derniers mois.

2^e point important: les données de base de l’OMS sont celles qui proviennent des autorités des différents pays ainsi que de certaines recherches économiques, comme les données de production des entreprises de fabrication. En considération de cela, il est important de souligner que l’alcool de fabrication non officielle (« bagosse », « moonshine » et autres), qui est assez répandue dans certains pays (ex-URSS, Inde et Afrique notamment), n’est pas prise en compte dans le tableau.

À ce sujet, voici un article de presse qui démontre le caractère actuel de cette problématique et de ses impacts.