1.4 – Métabolisation par le corps humain
La métabolisation de l’alcool par le corps humain se fait à peu près complètement par le foie qui est appelé à filtrer le sang et à transformer l’alcool en produit inerte à la fin de ce processus.
Comme nous l’avons vu précédemment, 10% de l’alcool est évacué par les voies naturelles (reins – glandes sudoripares – poumons) sans métabolisation…
La majorité (90%) de l’alcool demeure donc dans le sang jusqu’à ce que le foie le métabolise.Voyons maintenant comment le foie effectue ce travail. Deux points importants à noter d’abord:
1) Le foie n’est pas assez puissant pour métaboliser l’alcool à la vitesse où un alcoolique ou un gros buveur l’ingère:
– De façon générale, on peut dire que le foie d’un homme de constitution normale (5’8″/172 cm et 163 livres/74 kg), non alcoolique, métabolise complètement une consommation type à l’heure, soit 14 ml d’alcool.
2) Pendant que le foie métabolise l’alcool à son rythme, l’alcool qui n’est pas encore traité demeure dans le sang et continu à produire ses effets.
Considérons maintenant l’ensemble de la situation du corps humain en regard du travail de métabolisation à effectuer. D’abord une mise en contexte : l’alcool se transfère d’abord de la boisson alcoolisée au réseau sanguin de la personne qui consomme. La circulation sanguine se trouve à distribuer naturellement cet alcool dans l’ensemble du corps humain, autant par le biais des artères (rouges) qui transportent du sang oxygéné que par les veines (bleues) qui ramènent le sang désoxygéné vers le cœur et les poumons.
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Dans ce schéma de circulation, on peut constater que le foie est dans une situation un peu semblable à celles du cœur et des poumons, il s’agit de l’un des organes les plus importants. Le cœur est la pompe qui pousse le sang vers le foie pour la filtration (et d’autres rôles aussi) et qui pousse le sang vers les poumons pour la réoxygénation, deux processus fondamentaux au maintien de la vie. L’alcool ingurgité se retrouve et restera dans ce cycle tant que le foie ne l’aura pas éliminé totalement.
La circulation sanguine à l’intérieur du foie:
Pour employer une image, cela fonctionne un peu comme un filtre de piscine. Le filtrage du sang se fait sans arrêt, au rythme de la circulation sanguine, mais ce n’est pas parce que le sang sort du foie qu’il est complètement filtré.
Comme nous l’avons vu précédemment, le foie a une capacité naturelle de métabolisation de l’alcool qui représente environ une consommation à l’heure. Si une personne consomme 2.5 bières (à 5%/vol.) à l’heure et qu’elle consomme pendant 4 heures, elle aura alors bu un total de 10 bières mais son corps en aura métabolisé à peu près 4. L’alcool des 6 autres bières ne sera métabolisé qu’après environ 6 autres heures.
Autre facteur important à prendre en considération : le foie n’a pas pour seule mission de filtrer de l’alcool. Selon différentes sources, le foie doit s’occuper d’environ 300 fonctions différentes. C’est le plus polyvalent des organes humains de ce point de vue.
Quelques-unes de ses principales fonctions:
– Fonctions nutritionnelles (métabolise glucides et lipides notamment);
– Fonctions de synthèse (synthèse des protéines et production des globules blancs et rouges pour le fœtus);
– Fonctions sanguines (filtrages multiples et régulateur de glycémie);
– Fonctions endocrines;
– Fonctions de stockage (plusieurs vitamines, fer et cuivre, etc.); et
– Fonctions antitoxiques (destruction des toxines et médicaments).
La métabolisation de l’alcool en tant que telle :
Premier stade
L’enzyme alcool déshydrogénase (ADH) transforme d’abord l’alcool en acétaldéhyde :
Ce premier stade de transformation en acétaldéhyde est très dommageable pour le corps humain puisque c’est une substance très toxique qui a des effets sur l’ensemble de l’organisme:
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- L’acétaldéhyde est notamment ce qui cause la « gueule de bois »;
- C’est aussi l’acétaldéhyde qui détériore le plus les différents organes qui sont touchés par son passage; et
- Il est d’ailleurs classé dans le Groupe 1 des agents cancérogènes du Centre international de recherche sur le cancer (Le CIRC est une agence intergouvernementale de recherche créée en 1965 par l’OMS).
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Deuxième stade
Un second enzyme, l’enzyme acétaldéhyde déshydrogénase (ALDH) transforme ensuite l’acétaldéhyde en une molécule inactive et inoffensive, l’acétate ou acide acétique :
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- L’acétaldéhyde déshydrogénase est donc un « ami » mais il a un défaut, il a une capacité limitée à transformer l’acétaldéhyde en acétate.
- Pour ceux qui ont entendu parler du Disulfirame (marques Antabuse ou Esperal), c’est ici qu’il intervient en bloquant la production de l’enzyme acétaldéhyde déshydrogénase, faisant en sorte que l’acétaldéhyde reste entièrement présent dans le corps et qu’il rend le consommateur rapidement malade (vomissements).
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Troisième stade
Ce troisième stade se développe uniquement chez les gros buveurs et les alcooliques.
Devant une consommation importante et prolongée dans le temps, le foie développe une mesure supplémentaire afin de tenter de protéger du mieux qu’il peut le corps humain de l’intoxication.
C’est le Système microsomial d’oxydation de l’éthanol (MEOS, acronyme anglais) et il permet une métabolisation supplémentaire d’une portion pouvant atteindre 25% de l’alcool à filtrer.
Les recherches les plus récentes tendent à démontrer que d’autres enzymes seraient aussi mises à contribution par le foie dans les cas de consommation importante et prolongée. Nous ne pouvons cependant pas en dire davantage pour le moment puisque nous n’avons pas l’information nécessaire.
Impacts du développement du MEOS:
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- Permet le métabolisme plus rapide de l’éthanol;
- Réduit la durée de l’ivresse à consommation égale;
- De ce fait, augmente l’endurance et favorise l’accoutumance; et
- Donne l’impression dans l’immédiat que la consommation abusive est moins dommageable.
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MAIS, son effet le plus dommageable est qu’il augmente la quantité d’acétaldéhyde dans le corps sans donner au foie davantage de capacité pour transformer cette substance dangereuse à la même vitesse qu’il la produit.
En bref, comme cela est souvent le cas, le corps humain choisi de traiter d’abord le danger le plus important dans l’immédiat. Par contre, l’impact à long terme est beaucoup plus important, comme nous le verrons plus tard.
Par ces deux transformations successives, le foie transforme donc l’alcool pour le rendre inerte à tous les points de vue.
La boisson ingurgitée produit toutefois d’autres effets. Pour un, le liquide consommé participe aussi au cycle énergétique en produisant des calories et du gras:
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- Calories dans une bière (340 ml – 5%) = 140
- Calories dans un verre de vin (140 ml – 12%) = 100
- Calories dans un « fort » (45 ml – 40%) = 95
- Calories dans un digestif (60 ml – 26%) = 160
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